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| Une annexe à ma fic ... | |
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Auteur | Message |
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Deneb Schizo officielle
Nombre de messages : 157 Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: Une annexe à ma fic ... Dim 27 Fév à 18:57 | |
| - Votre Grandeur !
Saga s’était redressé, les lèvres légèrement pincées, visiblement au bout de sa patience. Il le considéra longuement de ses yeux d’un bleu profond, une légère lueur brûlante mêlée d’insolence et de colère brillait au fon de ses pupilles.
- C’est pour me demander mon âge que vous m’avez fait quérir ?! Shion frémit légèrement sous le ton acerbe du jeune Chevalier mais repris bien vite contenance. Il s’avança d’une allure lent et imposante vers Saga, de nouveau fièrement dressé, s’élevant de toute sa stature solennelle, grandiose. Chacun de ses pas claquait dans le silence de l’atrium, comme un glas sinistre, comme un coup de fouet autoritaire. Les ondes invisibles de son cosmos puissant vinrent frôler l’ardent Chevalier des Gémeaux qui sentit ses doigts se faire moites et sa gorge se serrer au fur et à mesure que la distance le séparant du Grand Pope se faisait plus courte.
Il émanait de l’ancien Chevalier du Bélier une transcendance, une sagacité ancestrale que tous craignaient. Sa démarche altière, sa prestance de Grand Pope, cette aura de cosmos infinie semblant regorger d’une puissance ancienne mais n’ayant rien perdu de sa capacité contrastaient étrangement avec sa voix éraillée par l’âge, ses mains ridées, ses longs cheveux blancs coulant dans son dos en cascade d’ivoire. Chacun des jeunes adolescents respectait Shion au Sanctuaire, même les plus fougueux d’entre eux … Saga ne faisait pas exception, et lorsque l’ancien Chevalier d’Or lui fit face, le considérant longuement en silence, il ne put s’empêcher de baisser la tête avec un air contrit.
- Saga des Gémeaux, tu fais la fierté de notre confrérie. annonça soudainement Shion, posant une main paternelle sur son épaule. Tu es un de nos meilleurs disciples, appliqué, consciencieux dans son travail, et tu maîtrises déjà plusieurs des attaques que t’as enseigné ton maître.
Le concerné ne put s’empêcher de lever un regard perplexe vers le Grand Pope, étonné qu’on réponde à son insolence par des éloges. - Chercheriez vous à vous moquer de moi ? siffla-t-il entre ses dents.
Ce ton acerbe ! Ces mots tranchants et froids comme l’acier ! Mes craintes se confirment … Saga à changé, c’est de mauvaise augure… très mauvaise augure …
- Non, jeune Chevalier, mes paroles sont sincères. répondit Shion d’un ton étonnamment bas et peiné. Mais tu as bien changé depuis ce jour ou tu es entré dans cet atrium, vêtu de guenilles empoussiérées, les joues maculées de boues… Tu n’as plus le même regard que ce moment ou tu m’as juré fidélité, la détermination brillant au fond de tes yeux d’enfant. Saga cilla, le regard troublé. Il ferma les yeux et se redressa dans une attitude solennelle, afin de masquer son malaise. - Je … Je ne suis plus un gamin Votre Grandeur ! Je suis un Chevalier d’Or, protecteur d’Athéna et je dois devenir fort pour la servir, quitte à sacrifier ma vie ! - Etre un Chevalier du Zodiaque ne signifie pas devenir une machine à tuer, froide et dénuée de tout sentiment humain, jeune Saga. Lâcha Shion dans un soupir las.
Le Grand Pope posa une main ridée sur la tignasse bleutée de l’adolescent. Il sentit Saga frémir légèrement sous ce geste affectueux, une marque d’attachement qu’on ne lui avait sans doute jamais donné.
J’aimerai tant quitter ce masque étouffant pour qu’ils puissent me voir sourire ! Ne plus être celui qu’ils appellent « Grand Pope » et devenir le père qu’ils n’ont jamais eu… Si seulement je pouvais les préserver du funeste destin qui les attends !
Shion se dirigea vers le berceau au pied de son trône et se pencha sur l’enfant. Le bébé dormait, le souffle paisible, ses petits poings serrés sur ses draps fins et malgré cette apparence innocente et fragile, on pouvait sentir un cosmos titanesque émaner ce petit corps abandonné aux bras de Morphée. Shion intima à Saga de le rejoindre et lorsque l’ombre du jeune Chevalier vint couvrir l’enfant, le vieillard sentit son cœur s’affoler sans raison apparente. Saga regardait l’enfant, comme figé dans le marbre, une étrange lueur dans ses yeux bleus.
- Saga … Veut-tu la servir ? demanda Shion d’une voix qui tremblait un peu. Les doigts du jeune Chevalier se resserrent sur l’osier du berceau, comme des serres menaçantes et il se pencha imperceptiblement sur l’enfant, le souffle court, les yeux soudainement écarquillés , il tendit une main tremblante vers le visage potelé. - Je … Je … bégaya-t-il d’une voix rauque.
Son … Son ombre ! Serais-je en train de rêver ?!!
L’ombre de Saga s’était agrandie, couvrant le berceau entier, semblant engloutir le bébé dans un gouffre sans fond. Devant les yeux de Shion, en un éclair, comme une évidence soudain revelée a la lumière de la Vérité, passa l’image d’un poignard luisant dans la pénombre, s’enfonçant dans la jeune chair … Il vit le sang du nouveau né fleurissant sur les draps blancs, il vit le visage du jeune Saga se déformer sous une expression terrifiante et machiavélique, il entendit un rire dément rebondir sur les colonnes de la Salle , les craquements des flammes rongeant le Sanctuaire , le fracas de la Statue d’Athéna , se brisant dans cette vision de Chaos…
Non … Non … NON !!!
Tout ce passa en quelques secondes. Shion sentit un cri d’horreur et de colère lui déchirer la gorge et lorsque sa vision troublée par ces images d’horreur se rétablit, le ramenant à la réalité, il serrait l’enfant en pleurs contre son torse et Saga gisait à plat ventre au bas des marches menant à son trône, au milieu des gravats du sol de dalles défoncé, grimaçant de douleur… L’Ancien Chevalier du Bélier sentit ses jambes vaciller mais il ne pouvait se résoudre à poser le bébé pour s’approcher de Saga et s’informer de son état, sans qu’il sache pourquoi.
Par tout les Dieux, qu’ai-je fait ?!! Je ne l’ai tout de même pas …
- Pourquoi Grand Pope ?! POURQUOI ?! Saga avait relevé la tête, le visage couvert de plaies, un filet de sang marbrant son menton. Ses yeux bleus exprimaient le désespoir, l’incompréhension, ils étaient humides de larmes d’humiliation et d’abattement. - Pourquoi m’avoir attaqué ?!! hurla-t-il d’une voix brisée. Je … Je ne faisais que caresser les joues de l’enfant ! Shion fit un pas en avant, ses mains crispées sur les langes du bébé s’étaient faites moites et tremblantes. - Oh Saga ! … Pardonne moi ! Je… Je ne voulais pas, je ne sais pas ce qui m’a pr… Il frémit d’effroi en apercevant un éclair écarlate luire dans les tréfonds bleutés des yeux de l’adolescent, des reflets gris coururent sur ses cheveux sombres lorsqu’il se releva, dardant un regard noir sur lui. - Vous ne m’avez jamais aimé… avisa Saga d’une voix sépulcrale. J’ai cru trouver le père que je n’ai jamais eu en vous, mais je m’étais trompé !
Peut être que cette vision n’était pas si délirante que ça … Je sens un cosmos hostile émanant de lui…Aurait-il sombré à ce point ?! Oh Saga, quand es-tu devenu si menaçant, si froid ? A présent, je sais que je ne pourrais jamais réaliser le désir que j’avais de faire de toi mon successeur… Tu es trop instable et dangereux… Ah , si j’avais su que tu changerais !!
- Néanmoins, cela n’influencera pas sur mon choix, je continuerai à vous servir, Grand Pope. continua le jeune Chevalier en s’inclinant, ignorant l’attitude visiblement accablée du Pope. Et je suis toujours au service du Sanctuaire …
Ses yeux se posèrent sur l’enfant, et ses sanglots effrayés s’intensifièrent lorsqu’elle sentit que le jeune Chevalier la regardait avec insistance.
- … Et au service de ma Déesse, Athéna.
Saga tourna les talons et lorsqu’il eut disparu dans la lueur éblouissante du Soleil baignant l’extérieur, les pleurs de l’enfant se réduirent à des hoquets essoufflés que quelques mots rassurants et quelques bercements réussirent à calmer.
Shion attendit que le bébé s’endorme de nouveau pour la reposer dans son berceau et s’effondrer sur son trône, se prenant le front. Jamais il ne s’était sentit aussi vieux et faible qu’aujourd’hui, conscient de sa mort proche, conscient des ombres qui allaient s’abattre sur la Terre et les Hommes … Encore une fois. | |
| | | Rynn Swan Sent le bonbon
Nombre de messages : 379 Localisation : je sais pas Date d'inscription : 21/12/2004
| Sujet: Re: Une annexe à ma fic ... Mar 1 Mar à 15:36 | |
| vouaiiii Accoo!!!!! j'aime Shion!!! lol encore!! | |
| | | Deneb Schizo officielle
Nombre de messages : 157 Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: Une annexe à ma fic ... Mer 4 Mai à 16:40 | |
| Sauvetage en urgence de cette fic avant qu'elle coule !!! PARTEZ PO !! Voila la suite ! .. Oui je sais , pas trop tôt Kanon : Adossé contre une colonne, les mains dans les poches de son pantalon de toile, le jeune Grec regardait les feux d’un soleil couchant glisser lentement sur les toits de Rodorio. Il pouvait entendre aux loin les cris des Chevaliers s’entraînant dans le Colisée. De temps en temps, une explosion de cosmos éclatait en lumière vive dans le ciel ocre de fin de journée. Kanon ne put retenir un frémissement en entendant indistinctement son frère hurler le nom d’une de ses attaques … Saga …
Ils avaient tout les deux eut quinze ans en fin de mois. Saga était venu vers lui un soir , alors qu’il sommeillait contre le mur du fond du Temple des Gémeaux , comme à son habitude. Depuis leur altercation , le Gold Saint ne daignait même plus donner une couche convenable à son frère et l’obligeait à dormir sur les dalles glacées du hall , ouvert aux courants d’air et autres intempéries. Ce soir là, il s’était tenu dans la pénombre de l’immense pièce, en silence, regardant son jumeau dormir. Kanon l’avait vu à travers ses paupières mi-closes. Il se souvint combien la vision de ce visage de marbre, fermé, masqué d’ombre, de ces traits saillants, amaigris par l’entraînement toujours plus rude et le manque de sommeil , des traits pareils aux siens , l’avaient effrayé cette nuit là . Saga l’avait longuement observé , se tenant debout , à quelques mètres de lui , comme une statue de pierre inébranlable… puis , ses traits ciselés s’étaient soudainement affaissés , détendus sous le poids d’une certaine tristesse douce , une onde de lassitude , une faille s’ouvrant dans le roc de ses traits marmoréens. - Joyeux anniversaire Kanon … mon petit frère. Les mots avaient été dit sur un souffle ténu de voix, presque inaudible, mais doux … si doux ! Kanon avait du se retenir pour maintenir ses paupières baissées. Cette lueur bienveillante dans ses yeux bleus, ce sourire à peine esquissé empreint d’une tendre chaleur, il ne les avait pas revu depuis leur enfance… et il ne les reverrait sans doute plus. Ils étaient des enfants de la nuit. La fiche jaunie de l’orphelinat indiquait leur naissance aux environs de minuit, Saga ayant été le premier à voir le jour. Kanon repensa avec un sourire en coin combien son jumeau aimait le taquiner en se présentant comme l’aîné et leurs expéditions dans les couloirs sombres et lugubres de l’orphelinat pour atteindre le dortoir de l’autre et lui souhaiter un joyeux anniversaire en le réveillant à coups de coussins. Ces mots là, j’aurais pu te les rendre Saga. Mais moi aussi je change, et mon cœur se fait plus dur encore, je le sens… Nos disputes et cette tension froide qui règne à présent entre nous ne fait que creuser le fossé plus avant. Des éclats de voix à l’entrée du Temple tirèrent Kanon de ses sombres pensées et il se faufila silencieusement entre les colonnes pour voir ce qu’il en était, prenant garde à rester dans l’ombre. - Qu’as-tu dit ? La question de Saga avait des accents de menace derrière ses airs flegmatiques. Le Chevalier des Gémeaux se tenait debout devant l’entrée de son temple , les bras légèrement écartés,comme s’il avait ressenti le besoin soudain d’en défendre l’accès. Il considérait un jeune garçon à peine sorti de l’enfance lui faisant face, les bras croisés et le menton relevé dans une attitude qui montrait un parfait dédain, doublé d’une insolence provocatrice. Kanon se pencha d’avantage hors de l’ombre de dédale de colonnes et examina le visage du nouvel invité. L’enfant, car il ne devait pas avoir douze ans, possédait une touffe de cheveux noirs tirant étrangement sur le gris, dressés en mèches rebelles sur son crâne. Malgré son jeune âge, ses traits étaient cireux, presque acérés, et de grands cernes noires marquaient le contour de ses yeux aux allures vipérines. Kanon aurait pu le penser malade s’il n’avait pas deviné qu’il s’agissait du sombre Chevalier du Cancer, celui qui avait hérité du lugubre surnom de Masque de Mort. - Fais pas ta mijaurée Saga, t’as très bien entendu ce que j’ai dis ! cracha-t-il d’une voix rauque, qui n’avait rien de celle d’un enfant. Une lueur électrique zébra les yeux bleus du Gold Saint. Il fit un pas, lent, dangereusement lent, vers son jeune comparse. - Retire tes propos, immédiatement… demanda-t-il d’un ton lourd de menaces. Masque de Mort renversa la tête en arrière et partit d’un rire effronté et malsain. - Et je suis censé faire quoi là ? M’effondrer en pleurnichant et ramper jusqu'à toi pour implorer ton pardon ? Kanon vit les son frère serrer furtivement les poings , à s’en faire blanchir les jointures des mains. - Tu es peut être le doyen du Sanctuaire avec Aioros, mais tu ne m’intimides pas avec tes airs de désaxé ! Tu ne vaut pas grand-chose, avec tes crises de délires à hurler et parler tout seul dans ton temple, tes tronches de mec savant … Le souffle de Saga s’était fait bruyant et saccadé, ses doigts se crispaient et se décrispaient spasmodiquement, les muscles de sa mâchoire, tendus aux maximums, laissaient entrevoir des sillons furtifs sur la peau de ses joues. Il contient sa colère avec de plus en plus de peine ces derniers temps. Ces gestes empreints de rage, je les connais si bien ! Combien de fois ai-je été dans un pareil état, à vouloir hurler ma haine, planter mes doigts dans la chair pour la déchirer ? Combien de fois cette vague sanguinaire m’a-t-elle submergée comme elle le fait avec Saga aujourd’hui ? … Le jeune Chevalier du Cancer se fendit d’un rictus ressemblant à un sourire éclairé de jubilation sadique. Il se délectait de voir le « grand » du Sanctuaire perdre son sang-froid et ne voulait pas perdre une minute de ce précieux moment. - Et la preuve … continua-t-il, les yeux illuminés d’une lueur sournoise ostensible. Tu es si nul que le Grand Pope à l’intention de choisir son successeur en la personne d’Aioros, à ton profit ! Il n’eut pas le temps de prononcer d’autres railleries. En un geste presque trop rapide pour l’œil, Saga saisit le garçon au cou et l’éleva à un mètre du sol, le tenant à bout de bras. Son visage était tordu sous une colère sans nom, des veines gonflées de sang battaient surs les muscles de son bras tendu, il braqua un regard assassin, tranchant comme un fil de rasoir, sur le jeune Gold qui se débattait en vain. - Je … ne permets pas … qu’on me parle ainsi ! suffoqua Saga, étouffé par sa propre colère. - Super ! Ca me fait une belle jambe. répliqua Masque de Mort d’une voix étranglée, esquissant un rictus narquois entre ses grimaces de douleur. Mon frère … mais quel être est-tu devenu ? Le Saga que je connaissais est-il vraiment mort ? Le front appuyé contre une colonne de pierre, Kanon essayait de calmer sa respiration paniquée pour éviter d’être repéré. Il plissa les paupières en priant pour se réveiller de ce mauvais rêve, mais quand il ouvrit de nouveau les yeux, son jumeau tenait toujours le garçon au dessus du sol, resserrant l’étreinte sur le cou rachitique, dangereusement, inexorablement. - Saga ! Aaagh… Lâche … Lâche moi ! Masque de Mort planta ses ongles dans le dos de la main impitoyable qui l’étranglait et tenta de desserrer l’étau des doigts, mais il ne réussit qu’à lacérer la peau, y laissant des sillons rouges qui se mirent à saigner doucement. La bouche de Saga se tordit dans une grimace machiavélique. - Alors, sale morveux insolent ? Tu te rends combien tu es faible face à moi ? J’attends tes excuses… Le garçon ouvrit la bouche et tenta d’happer l’air en gémissant, les pieds battant en vain dans le vide. Oui, il se sentait faible. Il savait qu’il n’avait aucune chance contre un Gold Saint plus fort et plus expérimenté que lui, il savait qu’il avait eut tort de le provoquer … mais jamais les pardons que Saga attendait ne franchiraient la barrière de ses lèvres. Il baissa les yeux sur son condisciple et émit un cri de surprise rendu guttural par la pression impitoyable exercée sur sa gorge. Dans la pénombre des colonnes derrière eux résonna un hoquet ahuri, mais ils ne l’entendirent par, rendu sourds par la colère, par la peur … Masque de Mort cligna des yeux pour chasser la sueur qui coulait dans ses yeux, c’est d’ailleurs tout ce que le peu de forces qui lui restait pouvait permettre de faire… mais il voulait s’assurer qu’il ne rêvait pas avant que tout ne devienne sombre, si ce visage nimbé d’ombres mouvantes, ce sourire machiavélique, ces yeux d’un rouge flamboyant comme le sang frais, ces cheveux gris comme une Lune morne n’étaient pas une hallucination… Le visage satanique se fit plus effrayant encore et la bouche de Saga - mais était-ce bien Saga ? – articula lentement : - Pas d’excuses ? … Alors, tu vas mourir. Les muscles nerveux de son bras se contractèrent dans un spasme et les doigts du Gold Saint s’enfoncèrent dans la jeune peau du cou, y laissant de profondes marques bleutées. Masque de Mort émis un gargouillement étranglé et renversa la tête en arrière. Saga … Ne le tue pas, pas ça … Saga …Non …
Dernière édition par le Mer 4 Mai à 16:47, édité 2 fois | |
| | | Deneb Schizo officielle
Nombre de messages : 157 Date d'inscription : 22/12/2004
| Sujet: Re: Une annexe à ma fic ... Mer 4 Mai à 16:43 | |
| - SAGA NON !!
Il y eut un éclair blanc et le Chevalier des Gémeaux fut projeté contre la façade de son temple avec violence. Lorsque lui et son frère jumeau eurent retrouvé une vue claire, ils aperçurent Aioros au pied des marches du Temple, encore auréolé de son cosmos, le regard flamboyant , ses cheveux clairs volant une dans une brise invisible.
Kanon se laissa glisser le long de la colonne et étouffant un long soupir de soulagement. Il avait faillit s’élancer pour empêcher son frère de commettre l’irréparable mais le Chevalier du Sagittaire avait été plus rapide que lui. Si les habitants du Sanctuaire n’avaient pas ignoré son existence, il se serait presque sentit capable d’aller le remercier. Sans attendre que son comparse se relève, Aioros se rua vers le corps du jeune garçon qui gisait sur les dalles, se pencha sur lui et pris son pouls en posant ses doigts sur la chair meurtrie de son cou.
- Il est encore en vie…souffla-t-il d’une voix presque inaudible. Il prit Masque de Mort dans ses bras et se releva lentement. - J’ai peine à croire ce que tu lui as fait, Chevalier d’Or des Gémeaux… Saga se releva en titubant parmi les gravats et considéra son condisciple du Sagittaire, la mâchoire serrée. - Ce sale petit rat … marmonna-t-il, braquant un regard meurtrier sur le garçon inconscient. Il m’a provoqué ! Aioros ferma les yeux, gardant les sourcils froncés. Malgré l’intégrité dont il semblait toujours avoir fait preuve, Kanon devina qu’il faisait un grand effort pour garder son calme. - Ce n’est qu’un gamin Saga ! Et tu n’es pas le premier à qui il cherche des noises. Tu devrais le savoir depuis le temps que nous vivons ici. Le Saint ouvrit de nouveau les yeux, son regard était étrangement mêlé de rancœur et de compassion. - Mais enfin Saga, que t’arrive-t-il depuis ces dernières années ? s’exclama-t-il. Tu te métamorphoses lentement. Tu es devenu sombre, taciturne, violent… Le Saga que je connais n’aurait jamais osé lever la main sur un enfant ! Je ne te reconnais plus mon ami.
Sa voix s’étrangla sur ses derniers mots mais Saga resta de marbre, continuant de lancer des regards farouches et sanguinaires au corps malingre dans les bras d’Aioros, il semblait n’avoir rien entendu de ses propos. Le Chevalier du Sagittaire poussa un profond soupir puis se détourna sans dire un mot de plus, Saga le fixa jusqu'à ce qu’il disparaisse dans le dédale des escaliers du Sanctuaire, interdit, puis il rentra dans son temple d’un pas rapide ou il fut accueilli par le sourire goguenard et narquois de Kanon.
- Alors, on s’amuse à étrangler ses petits camarades ? Kanon avait pris grand soin de ne laisser aucune trace de son inquiétude et sa panique passées transparaître sur son visage. Nonchalamment appuyé contre la colonne, les bras croisés, il considérait son frère avec son éternel rictus sardonique. - C’est tout ce que tu as à me dire ? siffla Saga entre ses dents, toisant férocement son jumeau. Kanon retint un soupir attristé qu’il dissimula derrière un ricanement hautain : Les yeux de Saga étaient gorgés de haine mais, loin dans les méandres bleutées de ses iris, comme une petite lueur vacillante dans la tempête, il pouvait lire de la tristesse, de la supplication… un appel à l’aide, implorant , masqué derrière un flot de colère ravageur.
Oh mon frère… Je sens que tu souffres, que tu as besoin de moi, de prendre ma main pour te tirer de ce mauvais pas mais … Je ne peux pas t’aider ! Je ne peux pas, je ne suis pas assez fort, assez charitable, mon cœur n’est pas assez pour cela ... Puisses-tu me pardonner.
- J’ai juste une chose à rajouter. continua-t-il avec un sourire mauvais. Le gris te sied à merveille ! Saga frémit et saisit une mèche entre ses doigts. Il eut un hoquet horrifié en apercevant les reflets d’un gris irisé et se tourna vers la glace, les mains sur le visage. Kanon apparut derrière lui dans le reflet, à moitié dissimulé dans l’ombre, comme un spectre malfaisant, comme le côté sombre de sa conscience torturée… - Dommage que le coup qu’Aioros t’a porté t’ait rendu ton apparence normale. susurra-t-il à l’oreille de son jumeau. Il aurait intéressant de voir sa réaction face à un pareil visage.
Saga émit un gémissement désemparé et s’élança dans l’ombre du hall, Kanon entendit la porte de sa chambre claquer violement. Quelques secondes plus tard, un long cri de désespoir, étranglé de sanglots, rebondit sur les colonnes du Temple.
Ce cri … si long, si implorant … La plainte d’une âme déchirée.
La voix de Saga, lacérée par la détresse, par la colère, semblait ne jamais vouloir s’éteindre. Kanon ferma les yeux, aussi fort qu’il le pouvait, les ongles enfoncés dans sa paume, la tête rentrée dans les épaules. L’écho du cri rebondissant dans le hall l’assommait, il sentait son cœur près à exploser
Oh Saga, mon frère … Si seulement …
Il avait envie de hurler lui aussi. Joindre ses pleurs à ceux de son frère, mais plus aucune larme n’avait coulé sur ses joues depuis ce jour où ils s’étaient enfuis de l’orphelinat. Pourtant, il avait tant pleuré … Lorsqu’on les punissait à coup de bâtons, que son frère se portait responsable de ses fautes pour qu’il ne soit pas châtié et se faisait battre à sa place , qu’il s’affamait en lui donnant la maigre ration journalière à laquelle ils avaient droit… Il avait tant pleuré … mais il ne le pouvait plus à présent.
Si seulement je pouvais t’aider ! Mais … mais je ne peux même pas me sauver moi-même !
La détresse lui déchirait les entrailles, le cœur … C’était insupportable. Il aurait voulu ouvrir la porte de la chambre, prendre Saga dans ses bras, comme dans leur enfance. Mais tout comme verser des larmes, sa fierté, ce qu’il était au plus profond de son âme noircie l’en empêcha… Saga, le vrai, le doux, son frère … n’était plus là. Il n’avait personne pour soulager cette douleur qui l’ébranlait …personne.
Personne…
Le cri de Saga mourut dans l’ombre. Kanon ouvrit les yeux, le souffle saccadé, la poitrine douloureuse. Il jeta un regard sur Rodorio au crépuscule et soudain, l’image d’un visage de Lune encadré de mèches de soie noires apparut en son esprit. Ce visage doux, bienveillant … Ces traits si purs, d’une beauté parfaite, qui avaient hanté ses nuits. Kanon se souvint avec un frisson de la douceur des mains de la jeune fille, de la chaleur de son regard … Profond, si profond ! Porteur d’immensité, d’infini … Ces abysses d’obsidienne où il avait put trouver l’issue a ses tourments, à ses douleurs, pendant quelques secondes … précieuses secondes à jamais gravées en son esprit.
Il faut que je la revoie ! Il le faut …
Elle était sa seule chance, de ne pas sombrer, fou de douleur, dans les mêmes abysses que son frère … même si son âme était déjà engloutie par la noirceur de la haine. Kanon regarda les dernières lueurs du Soleil décliner derrière les montagnes grecques, lui offrant l’anonymat et la discrétion de la nuit , puis , il s’élança au dehors , courant le plus vite possible , dérapant sur les chemins de terre escarpées, le cœur battant … Vers Rodorio … Vers Elle.
J’arrive. Attends moi … Je t’en supplies, ne me laisses pas … Ne m’abandonnes pas. | |
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